Les partenaires sociaux s’acheminent vers une revalorisation inférieure à l’inflation des pensions de retraites complémentaires. C’est en tous cas l’une des pistes évoquées lors de la deuxième réunion de négociation en vue de sauver les régimes Agirc (pour les cadres) et Arrco (pour tous les salariés), organisée le 14 décembre au siège du Medef, à Paris.
Les déficits sont interdits
Ces deux régimes affichent un déficit cumulé de 3,37 milliards d’euros en 2011. Il pourrait atteindre, compte tenu du vieillissement de la population et de la baisse du nombre d’actifs, 10 milliards d’euros dans cinq ans. A ce rythme, les réserves de l’Arrco seront épuisées en 2020 et celles de l’Agirc dès 2017. Or, les statuts de ces régimes, gérés par le patronat et les syndicats, leur interdisent d’être dans le rouge.
Désindexer les pensions sous condition
D’où l’idée avancée par
La CFDT, sans nier l’intérêt d’une moindre revalorisation des pensions combinée à une hausse de cotisations, se refuse à se positionner sur une mesure précise et milite pour une refonte totale du système. « Nous revendiquons d’être exigeant, a déclaré Jean-Louis Malys, secrétaire général de la CFDT en charge des retraites, à l’issue de la matinée de négociations. Au lieu de réformes paramétriques tous les trois ans qui ne règlent rien sur le fond, nous préfèrerions une réforme systémique. » Une belle idée mais qui ne s’accompagne, pour l’instant, d’aucune proposition concrète.
Quant à la CGT, elle se distingue comme à son habitude. Si cette fois, elle n’a pas quitté la table des négociations comme lors de la première réunion du 22 novembre, elle rejette toute baisse des pensions et propose une hausse des cotisations, dont le poids serait davantage supporté par les entreprises. Le Medef, lui, s’est contenté d’écouter les syndicats et a promis de présenter ses propositions lors du troisième round des négociations, fixé au 15 janvier prochain.