Alors que nous vivons une crise économique et sociale sans précédente, le Ministre du Travail place dans ses priorités, l’ouverture des centres commerciaux le dimanche. N’y a-t-il pas plus urgent?
Quand le chômage explose:
-Est-il utile d’appauvrir un peu plus le commerce de proximité au risque de voir disparaître plusieurs centaines de milliers d’emplois?
-Est-il nécessaire d’affaiblir les meilleurs remparts contre la précarité que sont les liens familiaux et sociaux?
-Est-il cohérent d’exiger des salariés, jetés à la rue, le respect des lois républicaines et de proposer la légalisation de la délinquance économique, en soutenant ceux qui bafouent sciemment la loi en ouvrant illégalement le dimanche?
-Est-il responsable de proposer la déréglementation dans les zones touristiques, alors que personne n’est capable de définir le concept?
La façade atlantique, le pourtour méditerranéen, les côtes de la mer du Nord, les Alpes, les Pyrénées, le Massif Central, les châteaux de la Loire, Paris, Lyon, Reims, Caen, Rodez, les Vosges, Craponne-sur-Arzon, nos vignobles, nos bocages, nos forêts etc., etc., etc. ne sont‑ils pas des zones touristiques? Jusqu’à cet entassement de béton qu’est La Défense, classé zone touristique par le Préfet des Hauts-de-Seine.
-Est-il intellectuellement soutenable de parler de «volontariat» quand le contrat de travail est un contrat de subordination? Ce n’est pas le salarié qui s’embauche, décide de l’organisation de son temps de travail, s’accorde des primes ou des augmentations, se promeut ou se licencie.
Selon un sondage IPSOS de décembre 2008, 85,3% des cadres supérieurs pensent que les salariés n’auront pas la possibilité de refuser de travailler le dimanche si l’employeur leur demande. En clair, ceux qui donneraient l’ordre de travailler, savent que le volontariat c’est pipeau!
La CFTC s’interroge sur cet acharnement thérapeutique gouvernemental, le lobby des grandes enseignes est-il si puissant? Ou le Gouvernement s’ennuie-t-il? Dans ce cas, il pourrait utilement s’intéresser aux conséquences pour les salariés de l’exercice de métiers particulièrement pénibles. Il est vrai que là, il ne s’agit pas de tiroir‑caisse mais de la vie ou de la mort d’hommes et de femmes.