Notre institution a soufflé sa cent quatre vingt dixième bougie. Cette exceptionnelle durée de vie, dans un environnement en perpétuel changement politique et économique, démontre, s’il en était besoin, l’utilité de ses missions au service de l’intérêt général.
La présence, aux cérémonies, du Chef de l’Etat et de quatre Ministres en exercice témoigne une reconnaissance institutionnelle du rôle de la CDC notamment dans le domaine du logement social.
En tant qu’organisation syndicale attentive aux évolutions de l’emploi à la CDC, la CFTC attendait que les responsables politiques se prononcent clairement sur la question du financement du logement social en France. En effet, si, comme la Commission Européenne nous y invite fortement, il est décidé de banaliser la délivrance du livret A, la CFTC craint fort que le financement du logement social au moyen des fonds d’épargne gérés par la CDC soit remis en cause. 600 emplois seraient directement menacés.
Pourquoi, la CFTC ne s’est-elle pas jointe au mouvement intersyndical ?
Fallait-il, comme la plupart des organisations syndicales l’ont envisagé, réunir le personnel le jour des commémorations pour, les unes, revendiquer une prime à l’ensemble du personnel, les autres, exercer une pression politique ? La réponse, pour la CFTC, est clairement non.
Nous soutenons la revendication légitime d’une reconnaissance visible pour l’ensemble du personnel, pour son engagement quotidien au service de l’institution et de l’intérêt général. Mais, nous désapprouvons la méthode.
A la CFTC, nous évitons de confondre dialogue social et prise d’otages. Au-delà de la facture des cotillons et petits-fours, une remise en cause des commémorations aurait eu des conséquences bien plus préjudiciables à terme pour le personnel en même temps qu’elle réduisait à néant les efforts de nos collègues qui ont travaillé sur l’évènement. Il y a un temps pour tout.
Nous constatons avec satisfaction que les autres organisations syndicales en ont finalement pris conscience en repoussant leur assemblée générale d’une journée. Il est vrai que le Secrétaire Général de la Caisse des Dépôts, une fois averti d’une possible assemblée générale le 8 novembre, avait clairement fermé la porte à toute négociation sur une prime.
A l’aube d’une réforme du dialogue social en France, il nous parait nécessaire que certains partenaires sociaux troquent les discours démagogiques et teintés de langue de bois avec un discours plus honnête, gage d’une bien meilleure représentation des personnels.
Si le rôle d’une organisation syndicale consiste bien à négocier avec l’employeur, parfois dans le rapport de force, elle a en revanche peu de chance d’obtenir satisfaction sous la menace.
Les revendications de la CFTC
La réunion programmée avec le Directeur Général le 9 novembre n’ayant pu se tenir, la CFTC lui a fait parvenir ce courrier :
Vous avez rendu un hommage soutenu à toutes celles et à tous ceux qui, au fil de l’histoire, ont fait de la CDC ce qu’elle est aujourd’hui. Nous sommes sensibles au message que vous avez adressé en particulier aux collaborateurs de cette maison.
Vous ne serez donc pas surpris que la CFTC revendique, au lendemain de votre intervention, une légitime reconnaissance de l’ensemble du personnel pour son engagement au service de l’intérêt général.
Pour la CFTC, différents moyens sont à votre disposition pour adresser un message fort de reconnaissance au personnel :
L’attribution d’une prime uniforme à l’ensemble des collaborateurs en est un. En effet, vous n’êtes pas sans savoir que la CFTC a soutenu la revendication d’une prime de 2 000 €. Vous pourriez verser d’ici à la fin de cette année le solde de 1 100€.
Cette reconnaissance peut également se traduire au travers des dossiers en cours et de ceux qui s’ouvrent prochainement, sur trois axes cumulatifs :
1°) une augmentation du pourcentage de la masse salariale affectée à l’action sociale dans le cadre de la création du COSOG, ainsi que la prise en compte des autres revendications syndicales concernant les moyens mis à disposition de cette association;
2°) un abondement supplémentaire de l’employeur sur la prime d’intéressement ;
3°) une évolution significative de la valeur du point des salariés de droit privé dans le cadre des négociations qui vont s’engager.
Les solutions ne manquent pas. Il vous appartient d’investir à court terme dans le capital humain de notre institution pour bénéficier de son soutien à long terme.
Si telle n’était pas votre vision, nous sommes convaincus que le climat social va se dégrader.
Pour le Syndicat CFTC,
Le Secrétaire Général,
Laurent GUERET