Après l’adoption de la loi sur la réforme des retraites, rien n’est réglé. Seul, aujourd’hui, le Conseil constitutionnel peut encore faire échouer le projet gouvernemental. Pour atténuer les effets néfastes, une négociation pourrait s’engager sur l’emploi, plus particulièrement celui des jeunes et des seniors. La CFTC ne peut que souscrire à cette idée. On peut cependant regretter que le gouvernement n’ait pas choisi de commencer par là ; cela nous aurait évité un conflit qui ne manquera pas de laisser des traces.
Cette négociation – si elle a lieu, car rien n’est encore joué – devra éviter deux écueils : ne pas se transformer en grand’messe et ne pas se terminer sur un constat d’échec. Il y a trop longtemps qu’on parle du sous-emploi chronique des jeunes et des seniors sans résultat. Concernant l’emploi des seniors, par exemple, le problème réside dans le manque de volonté du patronat de les maintenir dans l’emploi. Madame Parisot a toujours prétendu que cela dépendait d’abord d’un report de l’âge légal de départ à la retraite. Elle a obtenu gain de cause et doit donc passer aux actes.
Il en est de même pour l’emploi des jeunes : tant qu’une charte contraignante reconnaissant les stages comme un véritable emploi ne sera pas votée et respectée dans les entreprises, nous pourrons toujours ouvrir des négociations, cela ne servira à rien. Les stagiaires font un véritable travail et sont payés une misère. Un principe et quatre priorités devraient guider la CFTC au cours de ces négociations sur l’emploi des jeunes. Le principe : pour un jeune, l’emploi permet d’avoir une vie sociale et de se projeter dans l’avenir, c’est autour de lui que la personne se construit. Les priorités : la promotion du bilan d’étape (prolongement du livret de compétences), la mise en place du chèque formation (inversement proportionnel aux années d’études), la création d’un lieu unique où les jeunes pourront trouver un service d’orientation, un espace dédié au logement, une aide auprès d’assistantes sociales … (ce qui reviendrait à réformer les missions locales), et le développement de la GPEC territoriale.