La prime transport était l’occasion, pour le gouvernement, d’envoyer un signal positif au monde du travail.
Celle-ci devait, selon François Fillon, “contribuer de manière équilibrée à la compensation effective” de l’augmentation des coûts de l’énergie qui “se traduit par une hausse significative du coût de transport domicile-travail pour de nombreux salariés”.
En permettant à tous les salariés de bénéficier de la même somme, le Premier ministre aurait montré qu’il avait entendu leurs souffrances, qu’il n’y avait pas de salariés de second ordre et que ce n’était pas toujours aux mêmes de payer.
Car depuis un an, les réformes ont plutôt bénéficié au patronat: démantèlement des 35 heures, inversion de la hiérarchie des normes au profit de l’entreprise, création de l’offre raisonnable d’emploi, mise à mal du pluralisme syndical et du dialogue social…
Sans résultat probant: le pouvoir d’achat est toujours en berne, l’emploi montre des signes d’essoufflement et on ne voit toujours rien venir quant à l’amélioration des conditions de travail.
Autant le dire franchement: le projet de loi relatif à la prime transport n’est pas à la hauteur de nos attentes.
Sur le premier volet du texte, qui reprend l’une des revendications de la CFTC, il n’y a rien à redire. Il rend, en effet, obligatoire la prise en charge par l’entreprise de 50 % des frais de déplacement entre le domicile et le lieu de travail pour les salariés qui ont accès à des transports collectifs, généralisant ainsi le dispositif existant en Île-de-France.
Le second volet, en revanche, témoigne d’un mépris pour les nombreux salariés qui sont obligés d’utiliser leur véhicule personnel, quelle qu’en soit la raison. Non seulement, le versement d’une prime est facultatif, mais le montant proposé (200 euros maximum par an) est largement en dessous de ce que dépensent réellement les salariés.
La CFTC a demandé au gouvernement de revoir sa copie, notamment en rendant obligatoire l’ouverture de négociations, dans les entreprises, sur la prime transport des salariés utilisant leur véhicule personnel, et en augmentant le montant de la prime. C’est une question de justice sociale!